J’avais presque fini de ranger quand elle est partie manger dans le pool house, il faisait chaud et j’avais hâte de tout rentrer. J’ai retiré mon t-shirt et je l’ai entendu s’étouffer, j’ai regardé dans sa direction, mais elle regardait ailleurs. Ce n’était pas la première fois qu’elle me voyait torse nu, le fait qu’elle s’étouffe en mangeant ses céréales n’était qu’une coïncidence. 

Elle avait fini par s’installer sur un transat, au soleil, vu la régularité de la montée et la descente de sa poitrine, elle devait s’être endormie. Je n’ai pas pu résister. J’ai couru et j’ai sauté dans la piscine. Sous la vitesse et mon poids, une importante quantité d’eau s’est retrouvée hors de la piscine et surtout sur elle. Elle s’est levée en vitesse et tandis que je rigolais, elle avait l’air de l’avoir plutôt mal pris.

- Kieran, espèce de gros con, je suis toute trempée !

L’espace de quelques secondes, j’ai voulu lui demander si elle était aussi trempée qu’hier soir, mais j’ai réussi à fermer ma gueule et je l’ai éclaboussé puis je suis sorti. Après une petite remarque acerbe, je l’ai propulsé dans la piscine, elle n’a pas pu s’empêcher de pester contre moi et j’ai plongé près d’elle pour l’arroser encore plus. 

Et revenant à la surface elle me scrutait, son petit nez froncé. 

- Tu vas me le payer, j’ai perdu mes lunettes à cause de toi ! 

Elle s’est mise à nager près de moi puis à me sauter dessus, elle essayait de me noyer. Comme si elle pensait pouvoir y arriver.

- Tu veux faire quoi là au juste ? 

- Te noyer abruti, laisse-toi faire au moins !

J’ai explosé de rire. Je l’ai attrapé puis je l’ai jeté plus loin. Elle rigolait et ça faisait longtemps qu’elle et moi n’avions plus été d’aussi bons camarades de jeux. Quand je l’ai rejoint, elle a mis ses mains sur mes épaules pour tenter de me faire couler, sans aucun succès encore, mais je ne rigolais plus, près d’elle, j’avais juste envie de capturer sa bouche.

- Et bien les enfants, ça faisait longtemps qu’on ne vous avez pas vu aussi complices ! 

La voix de mon père m’a ramené à la réalité, un peu plus et c’était le drame. Putain, mais c’était n’importe quoi ça. 

- Pas du tout, j’essayais de la noyer.

J’ai appuyé sur sa tête quelques secondes pour la faire couler puis le temps qu’elle remonte et enlève le chlore de ses yeux, j’étais sorti et loin d’elle.

J’ai attrapé une serviette, puis je suis monté dans ma chambre, au moins là, elle n’avait plus aucune emprise sur moi. Je n’ai quand même pas pu m’empêcher de scruter par la fenêtre pour la regarder sortir de la piscine, complètement mouillée. Je me suis changé et je me suis mis sur mon PC.

La meilleure chose à faire était de l’éviter et c’est ce que j’ai fait autant que possible.