Comme si Kieran était le genre de mec à se laisser dicter sa conduite par une fille. Comme je repensais encore au baiser qu’il venait de me donner, il est revenu dans la buanderie sans faire un bruit, se glissant derrière moi et me tenant fermement. Sa bouche picorant doucement la peau sensible de ma nuque, son souffle chaud faisant frissonner ma colonne vertébrale et son torse puissant me soutenant, tout ça me faisait tourner la tête, j’étais en colère contre lui, mais il savait bien comment me faire lentement succomber. Il s’est excusé et semblait sincère dans ses paroles puis il m’a demandé de le rejoindre dans sa chambre ce soir même. Je voulais lui dire qu’il avait raison, que cette situation n’allait nous apporter que des problèmes, mais il m’a coupé la parole et m’a seulement demander de le rejoindre. J’étais tiraillée entre deux feux.

Le soir tombé, je réfléchissais, un mec comme Kieran ne se serait jamais retourné sur une fille comme moi en temps normal, alors pourquoi il se sentait obligé de me poursuivre, ne pouvait-il pas se contenter de me rembarrer ? Pourtant, j’avais envie d’y aller, et j’ai fini par suivre mes désirs plutôt que mon bon sens. En pénétrant dans sa chambre, il dormait, le sommeil avait eu raison de lui finalement, je me suis assise et il s’est réveillé.

- Soléa ?

- Je n’étais pas sûre de vouloir venir, tu sais…

Il s’est redressé pour m’embrasser puis j’ai reculé, son regard perçant posé sur moi, je ne savais plus où me mettre.

- Je ne sais pas ce qu’on fait, Kieran…

- Moi non plus Soléa, mais ça me plaît ce qu’il se passe entre nous.

- Mais c’est… c’est toi qui avais raison, c’était complètement déjanté…

- Je sais, mais comme tu l’as dit, nous sommes déjà sur le chemin à sens unique et je n’ai pas envie de faire demi-tour, je n’en suis pas capable et je sais que toi aussi.

Il avait raison, encore, je n’avais plus envie de me passer de lui et de la complicité qui nous unissait de nouveau. Pourtant, il m’avait blessé, profondément.

- Tu m’as fait mal, extrêmement mal, Kieran…

- Je le sais très bien, et je m’en excuse encore, je n’ai pas réfléchi… tu veux bien dormir avec moi ?

Je savais qu’il était sincère et pour le moment ça me suffisait, je voulais effacer ces images de ma tête, je me suis allongé devant lui. Jambes entremêlées ses bras autour de moi, j’étais bien.

- Tu sens bon les bonbons à la fraise, ça me donne envie de te manger chaque fois que tu passes à côté de moi !

Je n’ai pu m’empêcher de rigoler et j’ai relevé la tête pour l’embrasser, j’étais affamée et lui aussi. Les gémissements qui s’échappaient du fin fond de mes entrailles confirmaient mon envie. Lui, qui d’ordinaire, était plutôt direct, là était raisonné, il ne savait pas où poser sa main, mais je savais exactement où je voulais qu’elle soit. Je lui ai montré le chemin en la faisant doucement glisser sous mes vêtements et après ça, il a repris son aplomb, pour mon plus grand plaisir.