Flottant doucement sur un petit nuage, mon esprit revenait peu à peu à la réalité, s’il était aussi doué avec ses doigts alors qu’en était-il du reste ? J’en frissonnais d’avance. J’ai retiré mon short et mon débardeur à l’instant où il ouvrait la porte. Ses yeux sur moi m’échauffaient encore plus, sa pomme d’Adam a semblait bouger avec peine. Je voulais qu’il continue, mais au lieu de ça, il s’est contenté de me rappeler les dessous de la situation. 

Devant ma mine renfrognée, il a souri avant d’embrasser doucement mon nez et ma bouche puis il a lâché mes bras. Je voulais, moi aussi, le faire flotter sur un petit nuage, mes doigts doucement posés sur son sexe tendu, je proposais qu’on continu sur cette lancée, mais il a aussi refusé.

- Si tu veux vraiment m’aider ma belle, rhabille-toi et viens te blottir contre moi, il est tard, je veux juste dormir près de toi.

Je l’ai écouté, me suis rhabillée puis j’ai embrassé sa joue avant de me réfugier contre lui. Même pas le temps de repenser à ce qu’il venait de me faire vivre que j’étais déjà au pays du sommeil.

En ouvrant les yeux, les rayons du soleil passaient déjà par la fenêtre. Je me suis assise sur le lit, j’étais dans mon lit, dans ma chambre. Mon dieu, avais-je complètement imaginé les évènements de la veille ? Une vieille boule de chagrin a envahi le fond de ma gorge. Je me suis levée et je suis descendue dans la cuisine, cherchant du regard Kieran.

- Salut ma chérie, tu as bien dormi ?

Ma mère m’avait foutu une de ces trouilles, j’ai sursauté avant de lui répondre positivement, mais j’étais ailleurs, elle a embrassé mon front avant de disparaître de la pièce, j’ai pris un bol de compote et après un tour dans le salon, je suis sortie sur la terrasse, les rires masculins m’ont fait tourner la tête. Dans le pool house, il était là, avec Drake et Ash. Je m’apprêtais à m’approcher d’eux, quand j’ai vu la tête brune à côté de lui, c’est à ce moment qu’il m’a vu, quand mon sang quittait ma tête. J’ai fait demi-tour, j’avais probablement imaginé la nuit de la veille, il ne pouvait pas me faire ça deux fois, ou alors c’était un véritable monstre. 

Je venais de poser mon bol sur ma commode quand il est entré derrière moi, je ne voulais pas pleurer, mais j’étais en colère. Il s’est avancé, m’a retourné pour m’embrasser.

- Salut mon soleil !

- Tu te fous de moi Kieran, c’est qui cette fille ?

- Soléa, tu veux que je fasse quoi ? Je ne vais pas passer de Kieran qui aime séduire les filles, à Kieran n’a plus d’yeux que pour sa sœur, ce n’est pas ce que j’appelle être discret. Puis avec la nuit dernière, il me semblait que c’était plutôt clair nous deux.

Ouf, je n’avais pas rêvé la nuit passée, mais tout de même ça me faisait chier de le voir dans les bras d’une autre fille, il n’avait qu’à trouver un moyen de se débarrasser d’elle ou moi aussi, je pourrais passer à la méthode discrète en séduisant Ash, par exemple. Sur mes réflexions saugrenues, il m’a embrassé avec passion, plaquant mon dos contre le mur et collant son bassin contre le mien, la bosse que je pouvais sentir rendait mon entre-jambe d’une moiteur extrême. Ses doigts ont vite comblé le vide en moi et sa langue murmurait à mon oreille « Soléa, Soléa, mon soleil, il n’y a que toi ».

Elle s’était à peine allongée qu’elle dormait déjà. J’ai fini par rejoindre le sommeil moi aussi, serré contre elle. Mon portable sonnait 7h, Soléa sommeillait toujours, je l’ai porté jusque dans son lit et ça ne l’a même pas réveillé, un baiser sur son front et j’ai regagné mon lit froid.

9h, la tête d'Ash apparaissait sur mon écran, qu’est-ce qu’il voulait aussi tôt ? J’ai décroché.

- Hum ?

- J’te réveille, gros balourd ? On peut passer avec Drake ?

- P’tin vous êtes matinaux les mecs ! Ouai si vous voulez !

J’ai sauté du lit, jeté mon portable dessus et je suis parti prendre une douche. Une demi-heure plus tard, ils sont arrivés avec une invitée surprise. Amélie, une jolie brunette qu’ils avaient rencontrée en soirée. Je les ai conduits jusqu’au pool-house, la fille est venue s’installer à côté de moi et elle était plutôt tactile, ça ne me dérangeait pas, mais je n’avais pas envie que Soléa nous voit comme ça. Malheureusement, c’est comme ça qu’elle m’a vu, collé à cette fille, personne n’avait fait attention à sa présence, je me suis excusé auprès de mes invités et je l’ai rejoint. Quand j’ai quitté sa chambre, je pensais qu’elle était rassurée, que ce n’était que de la comédie, mais quand elle s’est jointe à nous plusieurs minutes plus tard, c’est moi qui allais devenir fou.

- Salut tout le monde ! 

- Tiens, salut la miss !

Amélie était sur mes genoux, je me sentais plus du tout l’âme d’un comédien devant elle. Elle s’est assise à côté d’Ashton.

- Qu’est-ce qu’il vous amène par chez nous ?

- On voulait proposer un plan à 4 à ton frère, ça m’a l’air bien parti pour !

- Ashton !!

Quoi ? Mais il débloquait complètement. Soléa n’a pas réagi plus que ça, elle s’est contentée de se coller plus à mon pote et de parler à son oreille, tout près, mais suffisamment fort pour que je l’entende. 

- Ah oui ? Tu sais qu’on n’a toujours pas fini ce qu’on avait commencé la dernière fois !

Je ne voulais pas en voir d’avantage, je me suis levée, poussant la demoiselle de mes jambes.

- Bon les mecs, vous devriez rentrer, on va bientôt passer à table, vous savez comme mon père est à cheval sur le repas du dimanche.

Ils n’ont pas cherché à me contredire, je les ai raccompagnés tous les trois, Soléa était non loin de moi, je l’ai attrapé pour la coller contre le mur.

- À quoi tu joues ? Hors de question qu’un de mes potes posent les mains sur toi, tu m’entends…

Mon père est apparu dans le couloir, nous regardant avec des yeux interrogatifs. Putain, cette maison était une vraie prison, il fallait vraiment que j’apprenne à me contrôler. Je ne pouvais décemment pas déraper au beau milieu d’un couloir en présence des parents. 

Il est sorti de ma chambre, laissant son œuvre inachevée. J’ai pris une douche pour refroidir mon corps et je suis descendue. Je lui faisais confiance, mais quand je suis arrivée près d’eux, la nana était sur ses genoux. D’accord, c’était de la comédie, mais ça me rendait jalouse, et c’est la jalousie qui m’a dicté ma conduite. J’ai salué la petite bande puis je me suis assise juste à côté d’Ash, ça n’a pas semblait le contrarier plus que ça. Quand mon voisin de canapé m’a parlé de plan à 4, j’ai vrillé dans ma tête, non mais il était hors de question qu’il fasse un truc pareil. Kieran semblait outrer lui-même et pourtant les paroles d’Ashton semblaient plus vraies que son expression. Je n’ai pas manqué de rappeler au blondinet que lui et moi n’avions pas terminé notre petite séance de la dernière fois. Kieran s’est levé d’un bond et renvoyant tout le monde, prétextant le repas sacré du dimanche… n’importe quoi, je suis sûre que ça l’avait énervé. Je l’ai suivi pendant qu’il raccompagnait tout le monde puis il a pété les plombs. 

Il m’a balancé contre le mur, plutôt brutalement et je n’ai pas flanché. 

- À quoi tu joues ? Hors de question qu’un de mes potes posent les mains sur toi, tu m’entends…

J’étais à deux doigts de lui renvoyer une bonne réplique en pleine figure quand Sam est apparu dans le couloir. 

- Qu’est-ce qu’il se passe ?

- Rien ! Kieran joue juste les grands frères modèles ! Pour une fois !! 

Il a semblé satisfait de ma réponse avant de rejoindre la cuisine. J’ai poussé Kieran pour rejoindre moi aussi la cuisine. Ma mère préparait le repas, Sam était près d’elle, ils étaient vraiment bien ensemble. S’ils venaient à savoir, j’avais vraiment peur que ça brise tout ça. Kieran est arrivé derrière moi et a posé sa main sur mes fesses. Je lui ai lancé un regard mauvais avant de m’avancer pour mettre le couvert, Sam a sommé Kieran de m’aider. Pendant le repas, les parents nous demandaient si nous étions prêts pour le BAC le mois prochain, moi qui étais une bonne élève, je devais travailler dur alors que Kieran à côté, un cancre né qui avait redoublé deux fois, avait une intelligence hors norme. Je me demandais comment il faisait pour être aussi con alors parfois. 

Après manger, je suis sortie au bord de la piscine, j’ai retiré mes vêtements, laissant apparaître mon maillot de bain, mon portable a vibré, c’était un message de Kieran « Sexy !! Tu veux pas me rejoindre ? » j’ai souri en regardant à sa fenêtre et je lui ai fait un fuck, sa réponse a été rapide « Qu’est-ce que t’as ? ». J’ai lu, mais je n’ai pas répondu, posant mes lunettes sur mon nez et profitant du soleil. 

- Pourquoi tu joues les petites sœurs effrontées, Soléa ?

Sa voix grave m’avait fait sursauter. Je n’étais pas d’humeur à le supporter, mais lui était visiblement d’humeur à me casser les pieds. Il a commencé à chatouiller mes pieds alors qu’il sait que je déteste ça, je lui ai demandé d’arrêter, mais après, il a chatouillé mes côtes. Comme un réflexe, j’étais obligé de rire.

- Tu vois, je préfère quand tu souris !

Ce beau parleur allait avoir raison de mon âme. Il s’est stoppé et je faisais de nouveau la tête.

Jouer les grands frères modèles, je dois dire que cette réplique m’a quelque peu achevé, mais nous n’avions pas vraiment le choix. Une fois dans la cuisine, j’ai eu cette étrange sensation d’avoir perdu Soléa, mais c’était peut-être moi qui me faisais des films, ou pas. Après manger, quand elle est allée se dorer dehors, je l’avais maté de ma fenêtre, elle se débarrassait de ses vêtements pour laisser place à un petit maillot, elle était vraiment exquise. Je lui ai envoyé un petit message, je voulais qu’elle monte, elle me manquait, mais sa réponse m’a fait un drôle d’effet. Qu’est-ce qu’elle avait tout à coup ? C’était à cause d’Amélie ? À cause d’Ashton ? Elle n’a pas répondu, donc je suis descendu, elle ne voulait toujours pas me parler alors je l’ai chatouillé, elle voulait que j’arrête, mais elle rigolait.

- Tu vois, je préfère quand tu souris !

Sauf qu’à l’ instant où je ne la chatouillais plus, elle s’était encore éloignée de moi. Bordel, ce qu’elle pouvait être compliquée. 

- Qu’est-ce qu’il y a, Soléa ? 

Elle ne répondait toujours pas, ça me rendait fou, je n’étais pas ce genre de mec à courir derrière une fille, elle n’allait pas être la première à me faire ça, car elle allait être déçue. Je me suis levé, plutôt fâché.

- Tu n’es qu’une petite idiote, t’en a pas marre de jouer les gamines stupides ?

Enfin, elle réagissait, elle s’est levée pour se planter devant moi.

- Mais va te faire foutre Kieran, je ne suis pas une gamine, c’est juste que… juste que je n’ai pas envie de faire de mal à nos parents, c’est tout.

- Ma grande, il est trop tard pour avoir un cas de conscience, quand je l’ai eu, tu l’as balayé du revers de la main, assume maintenant. 

C’est maintenant qu’elle se réveillait la demoiselle ? Elle semblait réfléchir, puis se résoudre et une lueur maligne est passée dans ses yeux. L’instant d’après j’étais trempé. La garce, elle allait me le payer.

- T’es malade ? 

- C’est pour tes talents de comédien qui ne m’ont absolument pas plus. 

- Tu vas me le payer, tu le sais ça Soléa ? 

- Tu ne me fais pas peur ! Crétin ! 

Je suis sorti pour l’attraper et la jeter à son tour dans la piscine, elle criait si fort qu’elle allait me déchirer les tympans. Une fois dans l’eau, le silence est revenu. 

- Vraiment pourri ta vengeance Kieran ! 

J’ai souri, un petit rire s’est envolé puis, m’approchant d’elle dans la piscine j’ai glissé à son oreille.

- Qui a dit que c’était ça ma vengeance ?

Elle rigolait moins et se demandait ce que je pouvais bien avoir en tête. Elle était si belle, que j’aurais voulu la plaquer contre la paroi et lui voler un baiser, mais je devrais attendre.

Je crois avoir poussé Kieran hors de sa zone de patience quand il s’est levé pour me traiter de « petite idiote » et de « gamine stupide », ça m’a vexé et énervé. Debout, devant lui, je lui ai avoué ce qu’il me peinait, avoir vu nos parents dans la cuisine si proches après tout ce temps m’avait fait l’effet d’un couteau en plein cœur. Je n’avais vraiment pas envie de leur faire de la peine s’ils découvraient que leurs deux enfants s’adonnaient à d’autres jeux dans leur dos. Mais Kieran avait encore raison, il était un peu tard pour se poser des questions… je me suis résolue, si nous étions discrets, il n’y aurait aucuns problèmes après tout… Je le regardais j’avais tout envie de le frapper comme de lui sauter dessus pour lui voler un baiser, je crois qu’un sourire malicieux est apparu sur mes lèvres avant que je ne le pousse dans la piscine.

Il pestait contre moi, mais c’était ma vengeance pour l’avoir vu avec Amélie, il a promis de me faire payer ma petite action de rébellion avant de se hisser hors de la piscine pour m’y jeter à mon tour. Croyant que c’était sa vengeance, j’ai rigolé, puis il s’est approché doucement de moi pour chuchoter à mon oreille.

- Qui a dit que c’était ça ma vengeance ?

Connaissant Kieran, il était capable de tout, et depuis des années, je n’avais eu à faire qu’à l’adolescent rebelle qui n’aimait rien n’y personne. Il me faisait peur, je dois l’avouer. Ses yeux se sont perdus sur ma bouche, un frisson m’a parcouru l’échine et une douce chaleur s’est réfugiée entre mes cuisses.

- Ne me regarde pas comme ça Kieran.

Il n’a pas eu le temps de répondre que ma mère, près de la balustrade de la terrasse, nous a coupés dans notre élan.

- Vous avez enfin fini par régler vos différends tous les deux ?

Nous nous sommes tournés vers elle, je ne savais pas quoi dire, comme si je venais de me faire attraper la main dans le sac, mon estomac s’est tordu et ma bouche refusait de prononcer le moindre son. Kieran a mis fin à mon supplice et plutôt gaiement.

- On dirait bien, finalement, elle n’est pas si chiante que ça !

- Ton père va être ravi aussi, ça commençait sérieusement à devenir insupportable ! Tu ne rentreras pas dans la maison complètement mouillé, Kieran !

- Ne t’inquiète pas Alice !

Ma mère a fait demi-tour pour rentrer dans la maison, Kieran est sorti de l’eau et moi, je n’avais toujours pas bougé, je le regardais quitter ses habits complètement mouillés pour les étendre sur les cordes à linge, se retrouvant en caleçon près de la piscine, je me suis approchée de lui.

- Tu viens te sécher avec moi ?

Sa question n’avait rien de sous-entendu, mais j’étais persuadée que si je le suivais, je serais plus mouillée que dans cette piscine. J’ai secoué la tête avant de répondre.

- Non, c’est bon !

Il a haussé les épaules puis il a filé en direction de la maison. Son cul parfaitement rond était exquis à regarder, et puis merde, j’ai sauté hors de l’eau pour le suivre. J’étais vraiment faible !