- Tu n’es pas non plus mon frère…

Techniquement, elle avait raison. Mais, en réalité, j’étais juste son grand frère. J’ai voulu répondre, mais elle s’est élancée vers moi, a saisi mon cou et ses lèvres ont trouvés les miennes. En tant que frère, j’aurais dû la repousser tout de suite, mais en tant qu’adolescent aux hormones en feu, je me suis laissé faire. Sa langue voulait absolument trouver la mienne, j’ai cédé à ses avances et je l’ai goûté, j’en voulais plus alors j’ai attrapé sa nuque pour l’embrasser en profondeur, sa langue était douce et chaude avec un arrière-goût de whisky. Putain qu’est-ce que j’étais en train de faire, elle était complètement imbibée et moi, je profitais de la situation. Une longue plainte de désir a trouvé naissance au fond de sa bouche, ce qui m’a fait la lâcher immédiatement. 

- Mais bordel, qu’est-ce qu’il te prend, tu es malade Soléa ?

- Quoi ? C’est ce que tu aimes non ? Les filles qui font le premier pas.

Qu’est-ce qu’elle racontait, elle m’avait entendu dire ça a Drake plus tôt dans la soirée, mais qu’elle idiote elle faisait, comme si elle était une de ces filles faciles. Elle était ma sœur. J’étais fou de rage qu’elle me dise ça, et comme d’habitude, j’ai réagi à ma façon. 

- Tu es complètement imbibée, va te coucher, ou mieux encore, va prendre une douche froide, ça calmera la pucelle en chaleur.

Elle était irritée, parce que son nez était froncé, elle m’a poussé hors de sa chambre et je suis resté là, planté derrière comme un con. Une infime partie de moi avait envie d’ouvrir la porte et d’y retourner, mais ma raison me hurlait que cette situation était complètement indécente.

J’étais toujours assis derrière la porte et je l’entendais ronfler… Je me suis levé et j’ai ouvert doucement, elle était allongée en long sur son lit, je me suis approché et la petite blague que je prévoyais quelques heures plus tôt ne m’amusait plus, tout ce qu’il me resterait de cette soirée, c’est le souvenir de ses lèvres sur les miennes et je n’avais pas envie d’y penser. Je lui ai retiré ses chaussures et je l’ai doucement glissé sous ses couettes, puis j’ai déguerpi. C’est moi qui suis parti prendre une bonne douche avant de m’installer sur mon lit. Un tas de pensées se bousculaient dans ma tête, il était déjà 6h, et je ne dormais toujours pas. Putain, j’étais parti pour faire une nuit blanche, je me suis relevé et je suis descendu pour commencer à tout ranger et nettoyer. Il était 8h30, quand Soléa est apparue dans la cuisine, elle avait pris une douche, mais elle avait une sale tronche ! Un petit sourire moqueur s’est emparé de mon visage.

- Pourquoi tu souris bêtement ? 

- T’as une sale tronche ! 

- Moi au moins ça ne durera que quelques heures !

Hier, je l’aurais envoyé chier sans me poser de question, aujourd’hui, cette pique me fait doucement rigoler. Elle n’avait pas l’air gêné, je ne savais pas si elle avait oublié les événements d’hier soir, mais je n’étais pas prêt à lui parler de tout ça, alors je n’ai rien dit, et j’ai fait comme s’il ne s’était rien passé. 
Elle a pris un bol de céréales, puis elle est sortie en passant à côté de moi, elle sentait bon les bonbons à la fraise.