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Chapitre 14
Mes mains tremblotaient tellement que je n’arrivais pas à mettre cette fichue carte dans l’ouverture prévue à cet effet. Les deux mains agrippées au volant, j’ai soufflé un bon coup, il fallait que je reprenne mes esprits, il n’avait peut-être rien. Mais les accidents à moto pardonnaient rarement. J’ai arrêté de penser. Je devais démarrer cette saloperie de voiture et parcourir les trente kilomètres sans divaguer.
Je pensais au bébé tout le long de la route, je n’avais pas une vie entre les mains, mais deux, ce qui m’a permis de rester concentrer sur mon objectif. Je me suis garée sur le parking et j’ai foncé vers l’entrée des urgences. La standardiste m’a demandé de patienter, comme si j’étais en état de patienter encore longtemps. Un médecin est venu me rejoindre quelques minutes après.
- Madame Jones, désolé pour l’attente.
C’était bizarre, on m’appelait madame Jones alors que j’étais toujours mademoiselle Cooper-Jones. Au mariage de nos parents, Samuel avait voulu que je fasse moi aussi partie de cette famille, c’est pourquoi je portais aussi son nom, sans pour autant avoir effacé celui de mon père.
- Est-ce qu’il va bien ?
Je me passais de politesse, tout ce que je voulais savoir, c’était si l’homme de ma vie était toujours en un seul morceau.
- Oui, il a un léger traumatisme crânien et quelques plaies çà et là. Heureusement qu’il portait son casque, sinon le constat aurait pu être plus grave.
- Je peux le voir ?
- Bien entendu, il est dans une chambre, une infirmière va vous y conduire.
Je respirais à nouveau, une infirmière s’est présenté à moi et je l’ai suivi dans les couloirs jusqu’à une grande chambre double où il était seul. Il était endormi. J’ai pris une chaise pour m’installer à côté de lui, tout à coup mes nerfs ont lâché et je me suis mise à pleurer de soulagement.
Mon corps était pris de spasmes, ma gorge était nouée et mes yeux libéraient mes émotions dans un flot humide sans discontinuer. J’aurais voulu l’enfermer dans un placard et l’y garder en sécurité, mais ce n’était pas une vie.
- Soléa, ne pleure pas mon soleil.
La voix rauque de Kieran m’a fait lever la tête, son regard en disait tellement, il était vraiment peiné d’avoir eu à m’infliger un tel choc et plus encore dans mon état, mais je ne lui en voulais pas du tout, il était là, en vie et c’est tout ce qui m’importait. Je me suis relevée pour l’attraper par le cou et me terrer dans sa nuque.
- J’ai eu si peur de te perdre…
- Je suis désolé, un connard m’a coupé la priorité, heureusement que je ne roulais pas comme un malade…
Je sanglotais et les mains de Kieran me réconfortaient, alors que c’était lui qui était sur un lit d’hôpital blessé et avec un traumatisme crânien.
- Je suis désolée, je dois te faire mal comme ça.
- Non reste là, j’ai besoin de t’avoir dans mes bras. Je peux te demander une faveur mon cœur ?
- Tout ce que tu voudras.
- Pitié, n’accouche pas tout de suite !
Je n’ai pu m’empêcher de rigoler malgré les larmes qui coulaient encore un peu sur mon visage. Je lui ai répondu un timide « d’accord » et je crois que j’ai fini par m’endormir à côté de lui.
Kieran est resté deux jours en observation. Il allait bien et il pouvait enfin rentrer à la maison. Il avait porté plainte contre l’abruti qui lui avait coupé la priorité, mais il avait fui comme un lâche. On ne le retrouverait probablement jamais et ça me mettait en colère.
De son accident, j’y voyais un avantage, il serait obligé de rester à la maison et je pourrais m’occuper de lui, j’ai passé une bonne semaine à lui coller au train.
- C’est moi qui devrais prendre soin de toi, pas l’inverse.
- Je suis enceinte, Kieran, pas invalide !
- Je ne suis pas invalide non plus je te ferais dire !
- Tu l’es sûrement plus que moi !
Un rire a rompu le quasi silence de la grande pièce, il s’est avancé vers moi et a embrassé ma pommette rougie. Chaque fois qu’il se tenait près de moi, une chaleur envahissait mon corps.
Il s’est penché pour pousser le plateau de fruit de la table et m’a fait reculer contre cette dernière. Les yeux de Kieran étaient noirs et je savais d’emblée que j’allais être mangé à toutes les sauces. Ma bouche s’est retrouvée prisonnière de la sienne dans un baiser langoureux et bestial. Sa main baissait, non sans difficultés, mon pantalon et mon boxer puis tout le haut a suivi le même chemin. Je me retrouvais complètement dénudée devant son regard.
Ses doigts se sont faufilés entre mes lèvres m’arrachant un gémissement de plaisir.
- Je t’ai à peine touché et tu es déjà toute trempée…
C’était vrai, le simple fait de savoir ce qui m’attendait m’avait complètement excitée. Sa dextérité me faisait perdre la tête et les sons qui s’échappaient de ma bouche en témoignaient.
Haletante, mon orgasme m’avait vidé et ses mains sillonnaient encore chaque parcelle de mon corps frémissant, remontant doucement sur mon ventre rebondi qu’il a embrassé avec douceur, palpant ma poitrine avantageuse qu’il s’est mis à lécher avec passion, serrant mon cou avec une agréable fermeté.
- Allonge-toi sur la table.
Je me suis exécutée sans demander mon reste. Attrapant ma jambe droite pour y déposer une kyrielle de baisers rapprochés puis la gauche, c’était tendre et exaltant. Avec mon ventre je ne voyais plus rien, je me demandais ce qu’il fabriquait jusqu’à ce que je sente l’humidité de sa langue où ses doigts s’activaient un peu plus tôt. J’ai eu un sursaut de plaisir incontrôlé, c’était insoutenable toute cette tension sexuelle.
- Bon sang, Kieran…
- Quoi ?
- Prends-moi, pitié…
- Vos désirs sont des ordres !
Sa tête malicieuse est apparue au-dessus de mon bedon imposant qu’il bécotait encore, il adorait me rendre folle. Subitement, il a comblé le vide en moi, envahissant mon corps d’un feu de plaisir. Ses mouvements vifs et primitifs ont eu raison une bonne fois pour toute de nous. Bercée par une douce euphorie, je revenais peu à peu à la réalité.
/!\ Images bonus - medium + /!\
Le lendemain, comme tous les matins, j’avais ma petite routine. Me lever, me laver et déjeuner. Mais ce matin, j’étais patraque, mon ventre faisait des siennes, une douche chaude allait sûrement atténuer le mal qui me gagnait, mais c’était de pire en pire. En sortant de la douche, une fois habillée, je me dirigeais vers les escaliers quand je me suis arrêté brusquement. J’étais en train de me pisser dessus !
- Kieran !
Le bougre, il dormait encore et il avait un sommeil plutôt lourd et les contractions accompagnant les grandes eaux qui imbibées mon parquet m’immobilisaient.
- KIERAN !
- Quoi ? Pourquoi tu cris comme ça ? Qu’est-ce que tu fais ?
- Ça se voit non, je fais un tennis !
J’ai levé les yeux au ciel, il m’exaspérait, mais je crois que mon état n’aidait pas à relativiser.
- Va t’habiller, je n’ai pas du tout envie d’accoucher dans ce couloir.
Il n’a rien dit, se contentant de me regarder fixement comme s’il avait vu un fantôme. Je suis retournée dans la salle de bain prendre des serviettes, je n’avais pas envie d’abîmer ni mon parquet, ni ma voiture !
Kieran m’a rejoint avec le sac que j’avais préparé un peu plus tôt dans le cas où le petit monstre déciderait de pointer le bout de son nez avant.
M’aidant à descendre les escaliers et me soutenant pour rejoindre la voiture, Kieran était près de moi, j’étais angoissée. Il s’est arrêté de marcher, m’a regardé.
- Hey, ça va bien se passer, je suis avec toi !
Je n’ai rien répondu, me contentant de sourire à ses mots réconfortants et nous avons repris la route.
Une fois arrivés à l’hôpital, on m’a envoyé dans une salle de naissance et je n’avais plus qu’à prendre mon mal en patience.
On m’avait dit que pour un premier ça pouvait prendre des heures et des heures, j’étais peu rassurée. Debout j’avais mal, allongée, j’avais mal, assise j’avais mal. Attendre dans cet état encore des heures durant aller avoir raison de ma santé mentale.
À côté de moi, Kieran ne semblait pas plus stressé qu’à l’accoutumée, je me demandais comment il faisait avant de me rappeler que ce n’était pas lui qui allait faire sortir de son entre-jambe une pastèque d’au moins trois kilos avec une tête d’un diamètre de dix centimètres. Je mentirais si je disais que je ne lui en voulais pas un peu… !
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Commentaires
2stephyMercredi 19 Septembre 2018 à 12:124AngieSimsMercredi 19 Septembre 2018 à 14:145ElowiinMercredi 19 Septembre 2018 à 15:106ReiScarlettMercredi 19 Septembre 2018 à 20:45Une super suite !! Faire des folies aide le déclenchement de l'accouchement !! Puis il est entrer le bébé y'a un moment faut le sortir mdrrr ! Aller courage Soléa tu vas y arrivé <3 Vite la suite
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Vendredi 21 Septembre 2018 à 10:58
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7Fanny CarsonJeudi 20 Septembre 2018 à 11:518MelyysMercredi 3 Octobre 2018 à 23:36Il n'a rien de mal ouf je n'ai pas réussi à m’arrêter au chapitre d'avant fallait que je sache si il allait bien
Je fais une pause dans ma lecture pour ce soir je reprendrai plus tard (j'ai beaucoup avancé quand même faudrait pas que j'aille trop vite lol).
J'ai hâte de voir la naissance du bébé ;)
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Jeudi 4 Octobre 2018 à 09:57
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9golden_simmerDimanche 23 Mai 2021 à 02:08
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IL N'A RIEN DE GRAVE ! YOUPI ! IL N'A RIEN ! --danse de la joie--
Et beh, ceux sont des lapins ces deux là !
Le bébé arriveeeee ! Alors, garçon ? fille ? des jumeaux/jumelles surprises ? Tout se passe t'il bien ?
Alors ?????? Maiiissss !!!!!
Haha ! Et oui il n'avait rien de grave ! ^^
Ptdrrrr ! Pas autant que des lapins mais bon ! Il faut bien qu'ils se détendent !
Et oui bébé arrive dans le début du chapitre 15 !! ^^ Surprise ! ;p