• Le réveil sonnait l’heure de se lever et comme depuis des semaines, semaines qui s’étaient transformées en mois, j’avais des insomnies. C’était un samedi, et comme au moins un ou deux samedis dans le mois, j’allais rendre visite à ma mère depuis la mort de Samuel. Irvin dormait encore profondément. Lui restait ici pendant que moi, je prenais le large. 

    Ces jours loin de lui me faisaient du bien, j’avais de plus en plus de mal à le regarder après mes frasques, pour dire, nous n’avions couché ensemble qu’une fois depuis ces trois derniers mois… 

    Un café, une douche et nous étions parties avec Némésis. J’étais tellement fatiguée que l’heure de route s’est transformée en heure et demi. J’étais épuisée, et encore le mot était faible. Il faisait un froid à geler les esquimaux et une fine couche de neige recouvrait les sols et les toits des maisons.

    Je me suis dépêchée d’entrer avant de devenir une statue de glace qui servirait de décoration dans le jardin. La maison était parfumée au chocolat chaud, c’était une exquise odeur. J’ai presque couru vers la cuisine pour avoir ma part, comme une enfant. 

    Chapitre 6

    - Ma petite fille !

    - Salut maman !

    Elle m’a examiné avec prudence avant d’émettre un son de désapprobation. Elle avait repris du poil de la bête et semblait allait mieux, j’imagine que les enfants qu’elle gardait l’aidaient aussi à remonter la pente.

    - Assis toi, jeune fille.

    L’air de ma mère était sérieux, j’avais soudain peur de ce qu’elle pouvait bien me dire, je m’attendais à tout, au pire, l’attente était insupportable.

    - Qu’est-ce qu’il ne va pas, Soléa ?

    - Quoi ? Mais rien, tout va bien maman !

    - Chérie, tu as vu ta tête, à chacune de tes visites, j’ai l’impression d’aller mieux pendant que tu sombres. Tu as vu les valises sous tes yeux ?

    - Oh, ça, ce n’est rien, tu sais, juste des insomnies, rien de grave.

    Chapitre 6

    C’était en partie vrai, rien de terrible à avoir des insomnies, en soi. Le plus terrible, c’était la raison de mes insomnies. J’étais tellement rongée par ce que j’avais fait avec Kieran que je n’en dormais plus, mentir à Irvin n’étais pas du tout une partie de plaisir, mais je ne voulais pas le blesser inutilement. À quoi bon puisque Kieran avait disparu une fois encore des radars ?

    - C’est à cause de Kieran ?

    D’où sortait-elle un truc pareil ? On n’avait plus parlé de lui depuis qu’il était encore parti comme un voleur et un connard doublé d’un lâche.

    - Pourquoi Kieran me filerait-il des insomnies ? Maman, tu dérailles complètement. 

    - Soit. Ça fait bien trop d’années que ça dur cette histoire Soléa…

    Mon cœur commençait à se serrer dans ma poitrine, je n’étais pas sûre de vouloir savoir ce qu’elle avait en tête en parlant comme ça, pas sûre du tout.

    - De quoi tu parles maman ?

    - De toi et de Kieran. 

    - Kieran n’a ri…

    Chapitre 6

    Elle m’a coupé la parole d’un geste de la main, il était ferme et je me suis tue comme la petite fille que j’étais toujours face à elle.

    - Je l’ai vu dans vos yeux, ce soir où vous êtes rentrés tard, Samuel est devenu étrange, il m’a demandé où vous étiez, j’en savais autant que lui alors on vous a attendu. Quand vous êtes entrés tous les deux… Soléa, tu es ma fille… il y a des choses que j’ai comprises… Samuel n’a jamais dit pourquoi il avait envoyé Kieran dans les camps humanitaires, mais je m’en doutais. Pour lui, c’était inconcevable de vous laisser faire ça.

    Ce qu’elle disait me faisait monter les larmes aux yeux, elle avait deviné depuis tout ce temps ce qui se tramait et elle n’avait jamais rien dit jusqu’à aujourd’hui, pourquoi fallait-il qu’elle fasse cela maintenant ? Je n’avais plus envie de parler de lui.

    - Tu étais jeune, je savais que tu allais t’en remettre… Aux obsèques de Sam, vous aviez de nouveau cette étincelle dans les yeux et aujourd’hui, quand je vous regarde, vous avez deux lanternes éteintes qui vous rend morose.

    Chapitre 6

    Elle avait raison, je ne voulais pas vraiment me l’avouer, cependant une petite partie de moi était entièrement morte sans lui, mais j’étais en colère, j’en voulais à Kieran de m’avoir encore abandonné sans se retourner, sans penser à moi une seule seconde. Je me suis levée pour marcher dans la cuisine. J’étais émue et quand j’ai commencé à parler, j’ai fondu en larmes.

    - Maman, il m’a abandonné, deux fois… je le déteste, il est encore dieu sait où et on le reverra encore dans 10 ans avant qu’il ne disparaisse encore dans la nature. Je le déteste… Irvin est toujours là, lui au moins.

    - Tant que ça ? Ne confonds pas Irvin et Kieran, Soléa. 

    - J’aime Irvin.

    - Comme un ami peut-être, mais sûrement pas comme tu aimes Kieran.

    - Je n’aime pas Kieran.

    Je hurlais si fort que je me faisais peur à moi-même. Il était hors de question que je n’admette à voix haute cette absurdité sans nom. Mon cœur en aurait explosé en un millier de morceaux, et je trouvais qu’il avait déjà bien assez souffert comme ça.

    Chapitre 6

    - Soléa tu peux tromper ton cerveau si tu veux, néanmoins, tu ne tromperas pas ta mère. Et entre nous, tant qu’on en est aux révélations, je n’apprécie pas du tout cet Irvin.

    - Quel genre de mère es-tu au juste ? 

    - Le genre de mère qui ne veut que le bien de sa fille, au lieu de la voir dépérir de semaines en semaines.

    Elle m’a prise dans ses bras et je sanglotais comme une madeleine, j’étais arrivée au bout de mes forces et c’était comme il y a dix ans, je devrais encore mettre des mois à m’en remettre. Bercée par les bras réconfortants de ma mère, je me laissais aller.

    - Bien sûr que j’aime Kieran, maman, mais je n’ai pas le droit de l’aimer.

    - Baliverne ma chérie, il te suffit de laisser ton cœur choisir, au lieu de ta tête.

    - Irvin ne comprendra jamais… je ne peux pas lui faire ça… 

    - Tu réfléchis trop, Soléa, et à toujours vouloir faire des choix prudent et non avec ton cœur, tu finiras par te perdre. Tu ne peux pas choisir de rester avec Irvin pour ne pas le blesser, c’est toi qui en subis les conséquences en définitive. Il comprendra s’il tient à toi et qu’il veut ton bonheur, sinon, c’est un abruti. Et tant que j’y suis, si tu montais dire à Kieran ce que tu ressens pour lui. 

    Chapitre 6

    Les paroles de ma mère m’avaient touché en plein cœur. C’était tellement bénéfique de parler avec elle et pourtant, je restais sur mes positions. Kieran ne pourrait jamais se comporter comme un homme responsable. Toutefois, j’avais du mal comprendre la fin de son discours, c’était certain, elle avait dit que je devais monter voir Kieran, comment pouvait-il être ici ? Mon cerveau embrumé avait dû comprendre ce qu’il voulait et mon air perplexe devait en dire long.

    - Tu as bien entendu, Soléa, Kieran est ici. Il se repose, enfin si tu ne l’as pas réveillé… Tu dois faire ça autant pour lui que pour toi. Vous devez parler tous les deux, il y a assez de non-dits entre vous. Moi je m’en vais faire un tour avec ton chien, on va vous laisser. Courage ma chérie !

    Elle a embrassé mon front avant de m’abandonner dans la cuisine, médusé, j’étais figée. La porte d’entrée a claquée. Mon sang battait dans mes oreilles, j’étais furieuse, je suis montée comme une furie.

    J’ai ouvert la porte avec brutalité, il s’est réveillé dans un sursaut. Il m’a regardé, comprenant à peine ce qu’il se passait. Il n’avait pas changé et ce petit con ne semblait pas aussi torturé que moi. Déterminée, j’ai sauté sur le lit pour lui filer des coups.

    Chapitre 6

    - Je te déteste, Kieran, je te déteste tellement…

    - Oh doucement Soléa, qu’est-ce qu’il te prend ?

    - Je te déteste, tu m’as abandonné, Kieran, deux fois, tu l’as fait deux fois… je te déteste…

    J’étais possédée par la colère, je ne reconnaissais plus mon propre corps. Il a saisi mes poignets avec douceur, malgré la force dont il était capable et a pris le dessus sur mon corps frêle. Je cherchais à me débattre avec ardeur, mais j’étais juste fragile, je pleurais tellement qu’avec le recul, je devais seulement avoir l’air pathétique.

    - Doucement Soléa… Tu me fiches la trouille.

    - Kieran, tu m’as brisé le cœur. Lâche-moi maintenant.

    Il s’est exécuté et je me suis levée. Il était hors de question que je dise à ce gros prétentieux que je l’aimais malgré tout, il en serait trop fier et ça n’aurait absolument pas résolu la situation.

    Chapitre 6

    - Soléa, attends ! S’il te plaît.

    - Non, je ne veux plus jamais te voir, ni te parler, tu peux retourner à tes occupations qui t’ont grandement accaparées pendant ces dix longues années. 

    Il a essayé de me rattraper, mais c’est juste une bonne gifle qu’il a reçu. Je suis retournée à ma voiture et je suis partie, je ne pouvais pas rentrer chez moi, ma mère avait kidnappé mon chien, et de toute façon, je n’en avais pas envie, alors j’ai suivi un tout autre chemin, un chemin qui me conduisait directement près de mon père. 


     

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  • L’endroit était tout blanc, la neige pouvait rendre n’importe quel lieu d’une extrême beauté. J’ai retrouvé la tombe de mon père sans mal et j’ai déposé des fleurs. Il faisait si froid que de la buée sortait de ma bouche à chacune de mes expirations. Je me suis assise devant sa stèle, les larmes toujours dans les yeux et j’ai commencé à parler.

    Je lui racontais le carnage qu’était devenue ma vie depuis qu’il était parti, surtout depuis que Kieran était revenu dans la mienne. Comme si je m’attendais à ce qu’il me réponde, mais mes conversations restaient définitivement fermées. Mon portable s’est mis à sonner. C’était ma mère, elle devait sans doute s’inquiéter, ça faisait presque une heure que j’étais sous la neige. 

    - Soléa, où es-tu ?

    - Avec papa. 

    - Il fait un froid de tous les diables, rentre à la maison chérie.

    - Oui, bientôt.

    Chapitre 7

    Puis j’ai raccroché. Les flocons se faisaient plus gros et plus denses. Je suis restée une petite demi-heure de plus, demi-heure que j’ai regrettée quand je me suis rendue compte des bouchons qu’avait provoqué cette neige incessante. Un petit texto à ma mère pour qu’elle ne s’inquiète pas et j’ai pris mon mal en patience. La durée du trajet avait été multipliée par trois et le calme olympien dont je faisais preuve était en train de s’évaporer, heureusement, bientôt, j’aperçue la grande demeure bleue enneigée. 

    J’ai accéléré pour me réfugier à l’intérieur, j’étais presque paralysé tant j’avais froid. 

    - Mon dieu chérie, tu vas avoir des engelures.

    - Ne t’en fais pas maman, je récupère Ném’ et j’y vais. 

    - Quoi ? Hors de question que tu repartes sous cette neige.

    - Je ne veux pas rester sous le même toit que lui maman, je rentre chez moi. Où est Némésis ?

    Elle était furieuse contre moi, et ça tombait bien parce que moi aussi, j’étais furieuse. Elle a haussé les épaules avant de me répondre.

    - En haut, avec Kieran. 

    Chapitre 7

    C’était ma veine encore, je me suis dirigée vers sa chambre, j’ai respiré un bon coup avant d’ouvrir, ils étaient tous les deux sur le lit. Ma chienne m’a regardé, mais elle est restée à côté de lui. 

    - Allez Némésis, on y va. 

    Elle n’a pas bougé, j’allais devenir folle. Kieran s’est levé, lui. 

    - Stop, ne m’approche pas.

    - Tu as l’air complètement frigorifié Soléa, tu es vraiment timbrée. 

    Il avait raison, je ne sentais plus ni mes pieds, ni mes mains, ni pratiquement aucune parties de mon corps, mais je m’en foutais, je voulais me retrouver loin de lui.

    La chienne l’a suivi et elle est sortie de la pièce au même moment où il m’a attrapé. Est-ce qu’ils avaient tous complotés contre moi dans cette maison ? 

    Ses lèvres chaudes ont fait fondre les miennes qui étaient deux glaçons, il ne comprenait vraiment pas quand on lui parlait, je me suis dégagé de son étreinte.

    - Tu es borné Kieran, je ne veux plus avoir à faire à toi…

    - D’accord ! Dis-moi adieu comme il se doit alors…

    Chapitre 7

    Il délirait complètement ! J’allais lui mettre sa seconde gifle de la journée quand il m’a empoigné. Le baiser qu’il m’a donné après ça était plus violent, plus possessif et chargé de chagrin. 

    - Je me plie à ta volonté Soléa, si tu veux rester avec lui, alors fais-le… même si ça me brise de te dire ça… 

    - Kieran, tu es trop…

    Il ne m’a pas laissé le temps de finir ma phrase qu’il m’assommait déjà d’un autre baiser, il m’entraînait sur une pente glissante, mes lèvres commençaient à lui répondre malgré moi. 

    Soudain, le courant fut coupé, la tempête de neige était plus forte que prévue, j’ai fermé les yeux et j’ai arrêté de penser avec ma matière grise puis je me suis laissé aller. Je tremblais, de froid, et même de peur.

    - Tu es vraiment glacée Soléa.

    - Réchauffe-moi alors.

    Chapitre 7

    Il a retiré tous les vêtements qui refroidissaient mon corps et il m’a porté sur son lit puis avant de me rejoindre, il a jeté son t-shirt dans un coin de la pièce. Je frissonnais et j’avais la chair de poule avant que Kieran ne vienne me réchauffer de l’intérieur. Ses doigts allant et venant dans ma source de plaisir, sa bouche sur la mienne. Ma température était en train de remonter à grand pas, mais mon thermomètre n’a failli exploser que lorsque sa langue est descendue pour offrir à mon clitoris une caresse des plus intenses, plus intense que toutes les caresses que j’avais pu recevoir. 

    Je me cambrais de plaisir avant de jouir bruyamment, j’avais tout oublié, pour moi nous n’étions plus que tous les deux, il n’y avait plus rien qui comptait. Un froid s’est installé quelques instants et Kieran est revenu sur mon corps, entièrement nu, sa bouche mangeait la mienne avec passion, je pouvais goûter la saveur de mon propre corps sur ses lèvres et c’était définitivement, le truc le plus érotique que j’avais fait depuis des années. 

    Ma main était passée entre nous et je caressais sa virilité dressée, ses gémissements masculins étaient sexy, ils accroissaient mon désir inassouvi. Il s’est penché pour attraper des capotes dans sa table de chevet, mais je l’ai arrêté.

    Chapitre 7

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    - Non… je veux te sentir en entier, Kieran.

    - Tu en es certaine ?

    - Oui, ça ne craint rien.

    Il s’est positionné au-dessus de moi, sa langue dansait avec la mienne alors que ma main, toujours caché entre nous, plantait son sexe à l’entrée du mien. Bougeant le bassin pour le rapprocher encore plus de moi, en un mouvement, je l’ai senti m’emplir d’une agréable chaleur et un gémissement d’approbation s’est échappé de ma bouche. Ses allées et venues étaient puissantes et possessives. J’ai joui en criant son prénom et il m’a rejoint dans ma béatitude.

     

     _________________________________________

    _Kieran.


    C’était la partie de jambes en l’air la plus profonde de toute ma vie, cette fille était la plus belle chose qu’il m’a été donné de voir et de toucher. Son souffle court, elle s’est retournée sur la droite, j’avais peur que ses regrets refassent surface aussi vite. Je me suis pelotonné contre elle, elle était en sueur, j’ai embrassé sa nuque et ses petits sons qu’elle émettait me rendaient fou. Je la sentais s’endormir, je m’apprêtais à me lever pour aller dans la salle de bain quand elle m’a attrapé par surprise.

    - Où tu vas… ? Ne pars pas s’il te plaît, reste avec moi cette fois.

    Chapitre 7

    J’étais triste, d’autant que demain matin, j’allais repartir pour encore au moins trois mois, je m’étais engagé, je ne pouvais pas faire marche arrière. Je savais que ça allait encore la blesser, après cette fois de trop, elle ne voudrait définitivement plus me voir. Je l’aimais, mais j’aimais aussi ce que je faisais, alors si elle ne pouvait pas comprendre… J’étais dévasté sans elle, et malgré tout, je ne pensais pas revenir après ces trois mois et enchaîner les missions… De toute façon, elle l’avait choisi, lui…

    - Recouche-toi, Soléa, je vais juste dans la salle de bain, je reviens. 

    Elle s’est allongée. J’ai bu et passé de l’eau sur mon visage. Quand j’ai retrouvé le lit, elle s’était endormie, elle était belle.

    C’était inattendu, mais dans mon sommeil, je pouvais sentir sa main me caresser et sa langue explorer mon épaule, ma nuque, juste derrière mon oreille. Il ne m’a pas fallu plus de deux minutes pour me réveiller complètement. 

    - Je te réveille ? Je suis désolée !

    Chapitre 7

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    Son regard lubrique et ses mains baladeuses, prouvaient qu’elle n’était pas désolée du tout, elle s’amusait, j’avais avec moi une Soléa totalement guidée par son appétit sexuel, et c’était la première fois que je la voyais sous cet angle.

    Elle avait pris les commandes. Mon caleçon a rejoint le sol plus vite que son ombre tandis que sa main choyait la partie de mon corps qu’elle avait dompté avant d’être rejoint par sa bouche pulpeuse et alléchante. Ma main dans ses cheveux pour suivre le mouvement, ses yeux croisaient de temps en temps les miens, j’étais au bord du moment fatal. Elle s’est stoppée, jouant simplement avec sa langue avant de remonter près de moi. 

    - Fais-moi jouir comme tu sais le faire Kieran…

    Une imploration directement chuchotée dans l’oreille qu’elle effleurait de sa bouche, de sa langue pour me réveiller. J’ai saisi ses hanches avant de la positionner sur mon érection. Elle était si mouillée qu’on aurait pu penser que son fourreau était parfaitement adapté pour moi. 

    Chapitre 7

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    Ce soir, elle était mienne, son bassin ondulant au grès de ses envies, ses petits cris et sa façon de prononcer mon prénom m’aurait fait mourir sur place. Je voyais sa jouissance approcher de plus en plus, j’ai passé ma main sur le centre de son plaisir pour l’aider à accéder au nirvana.

    - Jouis pour moi ma douce Soléa…

    J’ai entendu mon prénom pour la dernière fois avant qu’on ne s'effondre tous les deux, je me suis réfugié contre son corps et je me suis endormi. Elle dormait encore quand je me suis levé pour partir, j’ai embrassé son front, laissé un petit mot et après un dernier regard, j’ai quitté la seule femme qui me faisait me sentir complet. 


     

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  • Je me suis étirée, ça faisait des mois que je n’avais pas aussi bien dormi, peu à peu, les souvenirs se bousculaient dans ma tête. Je revoyais Kieran m’embrasser à en perdre haleine, la sensation de ses mains et sa bouche sur mon corps. J’étais vraiment perdue. Je me suis retournée, le lit était vide, juste une petite note sur son oreiller. Je me suis cru dans un de ses films à l’eau de rose quand le mec fuit au petit matin, ce mot n’annonçait rien de bon. Il y avait juste six petits mots, six mots qui allaient me perdre. « Soléa, Soléa, mon soleil, sois heureuse ». Voilà ce qu’il avait écrit, rien de plus, rien de moins. J’ai froissé le bout de papier pour le jeter à l’autre bout de la pièce et je me suis recroquevillée sur moi-même.

    Ma peau et les draps étaient imprégnés de son odeur musquée. Il était encore parti, sans rien dire, alors que je pensais que cette nuit allait peut-être tout changer pour nous, il m’a une fois de plus abandonné. Je me suis mise à pleurer. Pourquoi la vie s’acharnait-elle sur moi comme ça ? 

    Chapitre 8

    Je suis revenue à moi progressivement, Irvin allait s’inquiéter que je ne sois pas rentrée, et j’avais vraiment peur de ne plus jamais pouvoir le regarder en face… pas après la nuit que j’avais passée… le faire une fois était une erreur de parcours, le refaire plusieurs fois en une nuit était simplement du désir. J’ai fini par me lever pour prendre une douche, plutôt deux fois qu’une pour extirper son odeur significative, je ne voulais plus me souvenir de ça. 

    J’ai enlevé les draps et je suis descendue prudemment pour les mettre en machine. Némésis dormait sur le canapé, d’habitude elle me fait la fête tous les matins et là, j’ai l’impression de me voir dans ses propres yeux, j’y vois l’abandon. Je m’assois à côté d’elle, les larmes me montent aux yeux et ma mère apparaît.

    - Chérie ?

    - Il est encore parti maman, sans une explication, s’il te plaît, je ne veux plus jamais parler de lui… je t’en prie, je veux l’oublier…

    - Je suis désolée.

    - Et Irvin doit être mort d’inquiétude… j’ai vraiment fait n’importe quoi maman, pourquoi tu m’as laissé faire ça ?

    Chapitre 8

    - Tu as fait tes propres choix mon cœur. Irvin a appelé hier avant la coupure, je lui ai dit que tu resterais ici vu la tempête qui s’était levée, il ne posera pas de questions, mais tu devrais peut-être…

    - Je sais maman… Je ne sais même pas si je dois te remercier d’avoir couvert ta propre fille pendant qu’elle commettait un parjure. 

    - Je ne l’aurais pas fait, si ça n’en valait pas la peine.

    - Mais ça n’en valait pas la peine, regarde, il est parti avant que j’aie pu lui dire que je changeais d’avis, que j’avais envie d’être avec lui, maintenant, c’est trop tard… et même s’il revient, je ne veux plus lui pardonner, c’est trop.

    - Il faut laisser le temps faire son œuvre.

    Chapitre 8

    J’avais envie de croire que j’irais mieux, que je l’oublierais, mais Kieran était… Si exceptionnel, comment pourrais-je l’oublier ? L’ado que j’avais connu il y a dix ans était toujours resté dans un coin de ma mémoire et de mon cœur, c’était d’ailleurs une des raisons qui faisait que je n’avais plus vraiment eu de relations sérieuses après lui et que j’avais mis presque huit ans à faire entrer Irvin dans ma vie. Mais l’homme que j’avais revu il y a quelques mois, plus sûr de lui et plus mature, certaines fois, serait impossible à remplacer.

    J’ai regagné l’appartement que je partageais avec Irvin, à peine, j’avais passé le pas de la porte qu’il me prenait dans ses bras. J’étais si embarrassée que je restais droite comme un piquet. Il m’a embrassé et ses lèvres m’ont parues froides et carrément sans saveur. 

    Je me suis excusée prétextant que la route, qui était encore entravée par les voitures et par la neige, m’avait épuisée et que j’avais vraiment besoin d’une douche. C’était la troisième de la journée et j’avais toujours l’impression d’avoir son odeur sur moi, c’était insupportable. Je profitais d’être seule pour fondre en larmes. J’ai retrouvé mon compagnon sur le canapé.

    Chapitre 8

    - Comment va ta mère ?

    - Elle va bien ! Merci !

    - Et toi, ça va, tu es toute pâlichonne.

    - C’est cette neige, elle m’a gelé.

    - Viens près de moi.

    Je revoyais Kieran devant la cheminée, la première fois que j’avais dérapé. J’étais vraiment dans de beaux draps. Il a attrapé ma main et m’a câliné. 

    - Je me sentais bien seule sans toi hier soir.

    Il implorait gestuellement un câlin, câlin que je n’étais pas du tout en mesure de lui donner, je me suis levée et j’ai embrassé sa joue.

    - Désolée, je suis fatiguée ce soir, je me lève tôt, demain.

    Chapitre 8

    Je me suis exilée sous mes couettes, pendant qu’il regardait la télé. Les larmes réapparaissaient malgré moi, je me demandais ce qu’il faisait, s’il pensait à moi lui aussi, puis je me suis endormie. 

    Avec nos boulots, il arrivait qu’on ne faille que se croiser sans vraiment trouver le temps de se retrouver. Cette dernière semaine, j’étais contente que ça se passe comme ça. J’ai pu réfléchir à ce que je voulais vraiment et à me mettre en condition, il fallait que je crève l’abcès.

    Samedi en début d’après-midi, le regard perdu par la baie vitrée de l’appartement, j’étais en train de prendre mon courage à deux mains. Irvin est arrivé derrière moi pour me prendre dans ses bras. Je me suis figée, me dégageant de son étreinte.

    - Qu’est-ce qu’il se passe, Soléa ? Tu es étrange ces derniers jours. 

    - Il faut qu’on parle Irvin.

    - Comment ça, il faut qu’on parle ? Tu ne vas pas me faire ce coup-là ? Pas après toutes ces années ? 

    - Écoute Irvin…

    - Tu sais combien de temps je t’ai attendu Soléa ? Comment c’était dur d’être ton ami toutes ses années, te consoler, te voir avec d’autres mecs. Tu étais enfin à moi.

    - Irvin, je ne suis pas une propriété ! 

    Chapitre 8

    J’avais de la peine pour lui, mais il abusait, j’ai eu l’impression dans ses paroles qu’il me traquait comme une bête depuis toutes ces années… ça me donnait la chair de poule. 

    - C’est… à cause de…

    L’espace d’un instant, j’ai cru qu’il allait prononcer son prénom, mais c’était n’importe quoi, personne ne savait à part ma mère et visiblement, feu mon beau-père. Il s’est repris, plus sûr de lui.

    - C’est à cause d’un autre homme ?

    - Irvin… c’est juste que, je t’aime bien, mais je me rends compte que c’est plus de l’amitié.

    - De l’amitié ? Tu… 

    Son regard était en train de me percer, il était furieux, j’ai eu comme cette sensation qu’il lisait en moi, comme s’il savait que mon excuse n’était pas véritablement complète.

    Chapitre 8

    - Je t’aime à en mourir, Soléa, tu ne peux pas me faire ça…

    - Irvin, je suis désolée, vraiment… Mais c’est mieux ainsi, je ne peux plus continuer à me perdre dans une relation qui ne me convient pas.

    - Tu me le paieras Soléa.

    Je fus surprise de sa phrase, Irvin était toujours d’une gentillesse extrême, mais ce qui m’a la plus surprise, c’est la violente gifle que j’ai prise du revers de sa main. Je me suis retrouvée le cul par terre, ébahie. 

    - Prends tes affaires et barre-toi de chez moi, espèce de traînée.

    La vulgarité et la méchanceté qui émanaient de lui à cet instant m’épouvantaient, quel genre d’homme était Irvin au fond de lui ? J’étais en pleurs et Némésis s’était rapprochée de nous, elle grognait après lui. J’ai eu peur qu’il lui fasse du mal aussi, je me suis relevée aussi vite que possible.

    - Et prends ta saleté de clébard avec toi, salope.

    Chapitre 8

    Ses insultes me faisaient mal, je ne lui avais rien dit concernant mes incartades, mais c’est comme s’il l’avait lu en moi. J’ai pris mes affaires et ma chienne et je m’apprêtais à partir, il était toujours dans le salon, son aura dégageait quelque chose de maléfique. 

    - Irvin, je… vraiment, je suis désolée, j’espère que tu me pardonneras.

    - DÉGAGE D’ICI SOLÉA. 

    J’ai sursauté d’effroi. Mes sacs sous le bras, je quittais l’appartement, sans regrets, mais avec un goût d’amertume que cela se soit terminé de la sorte. Même si je n’avais pas était totalement honnête avec lui pour ne pas le blesser d’avantage, il avait réagi comme si c’était le cas. J’étais inquiète, « tu me le paieras Soléa », j’espérai juste qu’il avait dit ça sous le coup de la colère, mais je ne connaissais pas cet Irvin capable d’autant de brutalité. 

    J’ai chargé ma voiture et une fois au volant, j’ai senti ma bouche me piquer, j’ai passé mes doigts et j’ai vu du sang. Je n’avais, au final, eu que ce que je méritais. 

    Chapitre 8

    J’ai pris la route et je ne savais pas où aller, je ne voulais déranger personne, j’avais besoin d’être seule, j’ai rejoint ma boutique de fleurs, je m’y sentais comme chez moi et à l’étage, il y avait un petit studio, ce serait parfait pour quelque temps, ensuite, j’aviserais. 

    Arrivée à la devanture, j’ai eu un petit pincement au cœur particulier, Samuel m’avait aidé à financer cet endroit. Des années à faire des études littéraires, pour me rendre compte que ce n’était pas ma voie. Sam n’avait pas hésité à m’épauler, je me demandais finalement, s’il n’avait pas fait ça pour se redonner une bonne conscience pour m’avoir privé de son fils toutes ses années.


     

     

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  • Un lit de camp dans un studio, voilà la vie que je menais depuis six semaines. J’y voyais un avantage, je pouvais me lever à la dernière minute et finir mes compositions jusqu’à tard. L’hiver avait fait place à l’air frais du printemps, les beaux jours revenaient doucement. Je n’avais pas l’intention de rester dans ce studio, mais j’ai fini par me faire à la situation et c’était devenu une habitude. Cependant, il fallait vraiment que je trouve un nouveau toit, cet endroit était vraiment petit et j’avais besoin d’espace. 

    Je n’avais plus eu de nouvelles d’Irvin, je voulais croire qu’il allait bien et qu’il trouverait quelqu’un de mieux que moi. Ma mère m’avait soutenu dans mon geste en me déclarant que c’était mieux ainsi et que je pourrais avancer dans ma vie. J’aurais voulu la croire, mais ma vie semblait vouloir me dire « Soléa, tu n’oublieras jamais tes conneries crois-moi », que mon karma aille bien se faire foutre. 

    Je passais ma dernière journée de travail avant un repos bien méritée, avec l’arrivée de la belle saison, j’avais envie de nature, la maison où nous passions nos vacances en famille m’était venue en tête. Au moins, je n’avais aucun souvenir avec lui là-bas, à cette époque, on s’évitait comme la peste. La maison était grande, mais Sam n’avait pas de petites propriétés. Némésis se délecterait du jardin ou bien du canapé selon son humeur, tant qu’elle était avec moi ! 

    Chapitre 9

    Dans l’arrière-boutique, à m’occuper de mes plantations, j’ai entendu la clochette de l’entrée. J’ai jeté un œil à l’horloge murale, il était 18h55, qui pouvait avoir le culot d’entrer dans la boutique cinq foutu minutes avant la fermeture, avant mes vacances ? J’ai levé les yeux au ciel, je pourrais faire monter le prix de sa commande pour cet affront.

    Dans la boutique, un jeune homme, qui devait avoir mon âge, attendait, il était brun, son visage était agréable à regarder. J’ai remis une mèche de cheveux derrière mon oreille, seigneur, j’étais en train de minauder. N’importe quoi !

    - Bonsoir, qu’est-ce que je peux faire pour vous ?

    - Bonsoir, désolé de vous déranger juste avant la fermeture !

    Au moins il s’excusait, je ne pouvais même plus lui en vouloir maintenant. J’ai souri.

    - Pas de problèmes. Alors c’est pour une occasion particulière ?

    - Assez ! Je voudrais quelque chose pour me faire pardonner.

    Chapitre 9

    Ce mec avait une petite amie, je fus presque déçue pendant cinq secondes, mais je me souvenais que je n’avais plus envie de faire entrer qui que ce soit dans ma vie… Il n’était pas le premier qui venait dans mon établissement pour « se faire pardonner ». 

    - Bien !

    - Mais il faudrait vraiment qu’elle me pardonne…

    - Bien, cela dépend de ce que vous avez fait, les fleurs ne font pas tout !

    Je n’avais pas l’intention qu’il me raconte sa vie, mais il a commencé son petit récit.

    - Je suis parti, je l’ai laissé et je me rends compte que j’ai fait une terrible erreur, j’aurais dû me battre pour elle, vous me conseillez quoi ?

    - De la chance ! 

    Chapitre 9

    Pendant un infime moment, il me faisait penser à Kieran, un petit rire ironique m’a échappé, pauvre garçon il allait ramer. 

    - Merci et pour les fleurs ?

    - Je vais vous faire un bouquet, les roses, ça marche souvent !

    - Mais elle n’aime pas les roses, elle est assez spéciale !

    - Bon alors pourquoi pas des Lys ?!

    Peu de femmes n’aimaient pas les roses, je n’allais pas blâmer cette pauvre fille, j’en faisais partie. Non pas que je ne les aimais pas, mais elles étaient banales. 

    - En fait, faîtes quelque chose qui vous plairait, vous savez ce que vous faîtes, je suis certain qu’elle aimera.

    - Bon d’accord !

    Chapitre 9

    J’ai mis tout mon cœur dans cette composition, comme si elle m’était destinée, elle était parfaite, mais elle ne m’aurait pas fait pardonner au crétin qui s’était barré pour autant.

    - C’est magnifique !

    - J’espère que ça la convaincra un peu ! 

    J’en doutais, mais le pauvre, je n’avais pas envie de briser ses espoirs. Il m’a payé puis il est sorti en me remerciant. J’ai fermé derrière lui et j’ai nettoyé mon établi ; rangé un peu le reste de la boutique et vider le frigo du studio. J’ai tout mis en voiture et j’étais partie.

    Il faisait nuit à mon arrivée. J’ai allumé le porche et j’ai sursauté à la vue de ce qu’il m’attendait là. Un bouquet. C’était le bouquet que j’avais fait un peu plus tôt au jeune homme. Je regardais de partout, mais avec la nuit on n’y voyait rien à travers la végétation. Je me suis dépêchée d’entrer et j’ai posé les fleurs sur l’îlot de la cuisine. J’avais mis du temps et mon cœur pour le confectionner, hors de question de jeter mon travail, même sous prétexte qu’il venait d’un tordu. La chair de poule envahissait mes bras au fur et à mesure.

    Chapitre 9

    La lumière s’est coupé l’instant d’après, me laissant dans le noir complet, Némésis ne semblait pas inquiète pour autant, mais moi, j’étais au bord de la crise. Un bruit de moteur rugissait à l’extérieur, ça faisait trop de bruit pour une voiture, je pensais à une moto.

    J’ai jeté un œil par la fenêtre, et à la lumière de la lune, je voyais le bolide garé près de ma voiture et trop près de la porte d’entrée. Une masse noire et imposante est descendue, je n’avais pas fermé la porte à clef, j’ai commencé à marcher à toute vitesse, mais je me suis pris les pieds dans une chaise de bar, ralentissant ma course. Quand je suis enfin arrivée à la porte, elle s’ouvrait, dans un réflexe purement inutile, je me suis accroupi en hurlant.

    - Pitié ! Ne me tuez pas ! Pitié !

    Cela n’aurait convaincu aucun serial killer de faire preuve d’indulgence, les larmes coulaient le long de mes joues et si j’avais était moi-même à la place de l’intrus, je me serais débarrassée de cette petite chose fragile qui ne faisait que pleurnicher. Némésis s’est jeté sur les jambes de l’homme pour lui faire la fête, cette chienne était complètement allumée, mais sur l’instant je ne me préoccupais que de ma propre vie.

    Chapitre 9

    - Soléa ? Qu’est-ce que tu fais ?

    Mon cœur semblait s’arrêter tant j’étais paniquée, mais sa voix, je l’aurais reconnu entre mille. J’ai tenté de me reprendre avant de parler.

    - Kieran ? C’est toi ?

    - Oui !

    J’étais tant soulagée, je me suis levée en vitesse pour lui sauter dans les bras, tellement heureuse de ne pas mourir dans d’atroces souffrances. Son parfum si particulier entrait dans mes narines et son corps était chaud, comme à son habitude. Mais qu’est-ce qu’il faisait là ?

    - Qu’est-ce que tu fais dans le noir complètement terrorisée ? 

    - Les plombs de cette foutue baraque ont dû sauter.

    - Ne bouge pas, je vais aller voir ça.

    Chapitre 9

    J’ai relâché son torse musclé et il est reparti dehors à la recherche du tableau électrique. En quelques minutes, la lumière faisait de nouveau étinceler le bâtiment. Mon palpitant s’en remettait à peine. 

    - Voilà c’est réglé ! Tu m’as vraiment foutu la trouille à crier comme ça !

    - J’ai retrouvé ce bouquet devant la porte, je me demande comment il est arrivé là ?

    - Elle est très belle cette composition non ?

    - Bien sûr, c’est moi qui l’ai faite à un jeune homme plus tôt…

    - C’est moi qui l’ai envoyé !

    - Tu as fait quoi ?

    Je n’étais pas certaine d’avoir parfaitement compris la situation.

    Chapitre 9

    - J’ai envoyé ce type pour t’acheter ce bouquet.

    - T’as… Tu… Non, mais tu te rends compte ? J’ai cru qu’un psychopathe me traquait. Tu es vraiment inconscient. Et la lumière qui s’est coupé et toi qui débarques comme un ninja dans la nuit. J’ai failli mourir de peur Kieran.

    - Je suis désolé, Soléa. Pour les plombs, j’y suis pour rien, mais en tout cas ça a eu son petit effet puisque tu m’as sauté dessus à peine entré.

    - C’est parce que j’étais bien trop heureuse de ne pas finir découpée en morceaux espèce de crétin, mais ça ne change rien.

    J’étais hors de moi, cet abruti allait avoir ma peau, une fois l’excitation de la peur redescendue, c’est la colère qui l’a remplacée. Je me suis avancée pour lui coller une bonne gifle. Je pensais que ça allait me soulager, apaiser mon humeur, mais pas du tout. 

    Chapitre 9

    - Aïe, t’es malade, ça fait mal !

    - Pas autant que ce que tu m’as fait. 

    - Soléa…

    - Non, j’ai eu trop d’émotions pour ce soir et je suis vraiment fatiguée, laisse-moi tranquille, t’aura qu’à dormir sur le canapé. Et pour une fois, pitié, tiens-toi loin de moi.

    Je me suis retournée et je suis partie à l’étage, j’avais tant de questions, tant de choses à lui dire, mais j’étais si épuisée que mon corps n’aurait pas supporté, en plus de tout ce stress, une dispute. 

    Mon ingrate de chienne préférait la compagnie de Kieran et était restée avec lui. On pouvait dire qu’il avait réussi à la faire succomber. Tel maître, tel chien avait-il dit…


     

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  • _Kieran. 

     

    Je me suis retrouvé comme un con, au milieu du salon, après le soufflet que je venais de me prendre. Même si je m’y attendais, Jayce m’avait prévenu « T’as intérêt à t’accrocher pour te faire pardonner mon gars », peut-être, mais elle en valait vraiment la peine.

    Je n’avais pas pensé que Soléa allait devenir si paranoïaque en voyant le bouquet qu’elle avait fait. Un rire moqueur s’est échappé de ma bouche en la revoyant par terre à hurler « Pitié, ne me tuez pas ! », j’étais vraiment un monstre, ça n’a pas dû être franchement drôle pour elle. 

    J’ai éteint la lumière avant d’aller m’asseoir sur le canapé, Némésis est venue me rejoindre, cherchant à se faire grattouiller, je ne pouvais pas lui refuser ça !

    « Laisse-moi tranquille, t’aura qu’à dormir sur le canapé. Et pour une fois, pitié, tiens-toi loin de moi » ses paroles me revenaient encore. Elle ne m’avait pas jeté dehors comme un vaurien, donc si elle m’implorait de me tenir loin d’elle, ça voulait dire « Kieran, cette nana te donne une chance alors tiens-toi à carreau et c’est tout ». 

    Chapitre 1o

    Je m’allongeais et restais le regard sur le plafond sans bouger, j’avais quelques heures de décalages et j’étais tellement anxieux que je n’arrivais pas à trouver le sommeil. Ma joue me piquait encore, c’est qu’elle pouvait avoir une main de fer sous ses airs d’innocente. 

    Il était tard, ce devait être le milieu de la nuit, quand elle est sortie de sa chambre, j’entendais ses petits pieds nus qui tentaient de marcher discrètement, j’ai vu ses jambes descendre les escaliers. Pour éviter de l’importuner d’avantage, j’ai fait semblant de dormir. 

    Elle est allée dans la cuisine, je percevais la porte du frigo puis un tabouret, une cuillère dans un bol, elle était en train de manger, au beau milieu de la nuit. Avec mes bêtises, elle avait sans doute été dormir sans prendre le temps de se ravitailler. Quelques minutes après, elle avait fini, j’entendais ses pieds repartir, puis s’arrêter, elle est venue tout près et elle a posé un plaid sur moi. Je me retenais, de toutes mes forces, de l’attraper pour la faire venir sur ce canapé pour partager ce morceau tissu. 

    - Traitresse, voilà que tu suis l’ennemi maintenant ! 

    Chapitre 1o

    Sa remarque était ironique et je me contenais pour ne pas sourire. Elle est remontée et j’ai fini par m’endormir. 

    Mon pied me chatouillait, c’était pénible, je le sentais tressauter tout seul, ça commençait à me réveiller doucement, j’ai entendu la douce voix de Soléa qui essayait de chuchoter.

    - Némésis, sort de là, laisse-le dormir, bon sang.

    - Trop tard, je suis réveillé !

    - Désolée.

    Elle n’a rien ajouté de plus, je me suis levé, elle était assise au bar, elle a tourné la tête, je lui faisais de l’effet, je n’avais pas encore tout perdu. Il me fallait une bonne douche après toute cette route et j’avais besoin de vraiment me réveiller. 

    Soléa n’avait toujours pas bougé, elle était en train de sentir le bouquet placé sur le comptoir, Jayce lui avait demandé de faire quelque chose qu’elle aimerait, elle en profitait. Je me suis approché suffisamment pour l’enlacer et embrasser son front, je l’ai senti se raidir peu à peu alors je l’ai lâché. L’heure indiquait qu’on avait passé le milieu de la journée, j’ai ouvert le frigo pour me faire une omelette. Elle a attaqué la première.

    Chapitre 1o

    - Comment tu m’as retrouvée ?

    - Alice m’a révélé tes petits projets de vacances dans la maison de famille ! Elle a dit aussi que je pouvais te retrouver à ta boutique, je pensais que c’étaient les bouquins ton truc ?

    - Comme tu le vois, les choses peuvent changer.

    Elle avait raison, beaucoup de choses avaient changées depuis plus de dix ans, sauf ce que j’éprouvais pour elle, c’était certain. Je me mordais l’intérieur de la joue avant de demander.

    - Où est charmant ? Il doit te rejoindre ?

    - Maman ne t’a pas dit ça ?

    - Quoi ?

    - Je l’ai quitté… il y a six semaines.

    - Un détail dont elle a dû faire abstraction, visiblement. 

    Chapitre 1o

    Elle était de nouveau libre, j’avais presque envie de sauter de joie, mais c’était un peu gonflé de ma part, surtout que je savais que si elle l’avait quitté, c’est qu’elle n’arrivait certainement plus à le regarder en face après la dernière nuit torride que nous avions passés. Comme un réflexe, je me suis excusé.

    - Je suis désolé, Soléa.

    Elle m’a regardé comme si j’avais une seconde tête qui poussait. J’ai levé les yeux au ciel, moi aussi, je pouvais avoir changé. 

    - Ne le sois pas, c’était mon choix. 

    Elle a commencé à partir, je n’avais pas fini, il fallait qu’on discute vraiment, je l’ai rattrapé.

    - Attends ! Je suis désolé.

    - Je suis fatiguée Kieran.

    - Mais…

    - Je suis fatiguée ! Point.

    Chapitre 1o

    Je l’ai lâché et elle est montée, la situation m’échappait tellement que j’étais obligé de suivre ses mouvements et de me plier à ses quatre volontés si je voulais la reconquérir, c’est elle qui menait la danse. 

    Elle est revenue à 15h, toute ensommeillée, même là, elle était belle ! Elle m’a rejoint dans le salon, s’installant sur le petit fauteuil.

    - Bien dormie ? 

    - Comme une marmotte ! Tu es encore là toi ?

    La panique a envahi mes sens, voulait-elle que je m’en aille maintenant ?

    - Oui, pourquoi tu veux que je parte… ?

    - Je ne sais pas, tu as la fâcheuse manie de t’éclipser.

    - Je ne bouge pas d’ici Soléa. Je te le promets.

    - Ne fais pas la même promesse qu’il y a des mois pour te parjurer dans quelques heures…

    Elle s’est levée me laissant en plan, me laissant cogiter sur sa phrase. Le discernement de Soléa m’atteignait au cœur, j’avais fait ça, je lui avais promis que ce ne serait pas moi qui partirais pour au final l’abandonner lâchement l’instant d’après. Mais elle a dit qu’elle l’aimait, lui, sans la moindre hésitation, ça m’a blessé et je n’ai rien trouvé de mieux à faire que de faire la même chose. C’était puéril.  

    Chapitre 1o

    Soléa se prélassait dehors, jouant avec sa chienne, prenant mon courage à deux mains, j’ai rejoint le jardin pour être avec elles. Ma jolie blonde n’a pas dit un seul mot à mon égard, faisant comme si je n’existais pas et comme le prisonnier qu’elle avait fait de moi, je n’osais pas ouvrir la bouche non plus, ni m’approcher de trop près de peur de subir sa foudre.

    Plus tard, alors qu’elle prenait une douche, j’ai entrepris de faire le repas, qu’on puisse se retrouver enfin, l’inciter à vouloir me parler, j’en pouvais plus de cette situation. Mais j’avais oublié quelle tête de mule elle était.

    - Tu viens manger avec moi ?

    - Non merci.

    Elle était exaspérante au plus haut point. Elle me regardait à peine, me parlait à peine, j’étais au bord de la crise de nerfs. Elle s’est installé sur le canapé, j’y suis allé, me plantant à genoux entre ses jambes, saisissant sa nuque.

    Chapitre 1o

    - Soléa, parle-moi…

    - Mais je n’ai rien à te dire Kieran.

    - Je suis désolé, je n’aurais pas dû faire ça, je n’aurais jamais dû entrer dans ta chambre ce soir-là, mais je ne le regrette pas, Soléa. Ce que je regrette, c’est de t’avoir menti, mais tu l’aimais, tu n’as pas hésité une seconde à me dire que tu l’aimais, j’ai senti que ce moment que nous avions partagé le soir n’étais rien… j’ai…

    - Tu n’es qu’un idiot, doublé d’un lâche. Je ne supporte plus d’entendre tes excuses, avec toi, j’ai toujours l’impression d’être cette petite Soléa de 17 ans et demi qui plie quand tu reviens lui dire « je suis désolé », mais je ne suis plus cette fille, Kieran, j’ai dix ans de plus et j’en ai marre de ne pas pouvoir te faire confiance. Tu sais comment j’étais ce fameux jour, quand je me suis réveillée et que je ne t’ai trouvé nulle part ?

    Chapitre 1o

    Son visage fut empli d’un air triste, elle commençait à pleurer doucement, mon cœur ne pouvait en supporter d’avantage et visiblement elle non plus, elle s’est relevée et comme un réflexe, j’ai attrapé sa taille.

    - Non, s’il te plaît, ne pars pas, on a trop de choses à ce dire, Soléa.

    - Je n’ai pas envie de parler, j’ai besoin de me retrouver, j’ai besoin de réfléchir.

    Elle a fini par se dégager de mes bras puis elle est partie à l’étage, me laissant seul sur ce canapé, avec mes démons, avec mes larmes, il était hors de question que je baisse les bras et que j’abandonne une nouvelle fois, je l’aimais et il fallait que je lui dise. 

    Cette tête de mule était encore montée sans manger, elle allait finir par redescendre grappiller des miettes comme une petite souris et je serais son piège, fini les entourloupes, je déballerais tout carte sur table.


     

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